A l’instar de plusieurs pays dans le monde, notre pays fait face à la propagation de la maladie à coronavirus (COVID-19) qui constitue un défi de santé publique à l’échelle de la planète.
Aujourd’hui, cette pandémie touche environ 200 pays et territoires dans le monde avec plus de sept cent mille (700 000) cas confirmés, près de 35 000 décès et plus de 150 000 qui ont été guéris. Dans notre Pays, nous enregistrons, 168 cas confirmés, 1 décès et 6 patients guéris à la date du 30 mars 2020.
Le Président de la République, SEM. Alassane OUATTARA, dans son message à la nation, le 23 mars 2020, a annoncé d’importantes mesures qui visaient à renforcer celles déjà prises par le Conseil National de Sécurité le 16 mars 2020, dans le cadre de la lutte contre la pandémie à coronavirus. Dans ce contexte, l’état d’urgence, le couvre-feu et l’interdiction des voyages de personnes entre le Grand Abidjan et l’intérieur du Pays s’imposaient pour endiguer la propagation de l’épidémie dans notre pays.
A cette occasion, un Plan de Riposte Sanitaire d’un montant de 95 milliards 880 millions de FCFA a été arrêté par le Président de la République qui vise à briser la chaîne de transmission de la maladie, à garantir la meilleure prise en charge des malades, à isoler et à suivre les personnes ayant été en contact avec ces malades et à poursuivre les efforts pour maintenir les populations à l’abri de la contamination.
Le Gouvernement s’attèle à la mise en œuvre rapide de ce plan pour lequel il a été mis en place sur nos ressources propres, un fonds de 25 milliards de FCFA. Les discussions sont en cours avec les partenaires techniques et financiers pour mobiliser des ressources complémentaires. L’état d’avancement de la mise en œuvre du plan de riposte sanitaire fait apparaître la situation suivante :
Lors de son adresse à la Nation, le Président de la République a également instruit le Gouvernement de faire une évaluation de l’impact économique et financier de la pandémie et de lui proposer un plan de soutien aux populations ainsi qu’au secteur privé.
Mesdames et Messieurs,
L’impact de la crise sanitaire liée au Covid-19 est déjà perceptible sur l’économie nationale qui connait une baisse d’activité. De nombreux secteurs clés de notre économie sont touchés, notamment, les exportations en particulier agricoles, les importations, les BTP, le Tourisme, le Commerce, l’Hôtellerie, la Restauration et le Transport.
Selon les données actuelles, la croissance économique estimée à 7,2% pour l’année 2020 serait réduite de moitié et s’établirait à 3,6%, dans l’hypothèse d’une maîtrise de la pandémie à fin juin 2020. L’Afrique quant à elle connaitrait, sur la base des données provisoires disponibles, une réduction de sa croissance au niveau du continent de 3,2 % à 1,8 % et au niveau mondial, il est projeté une récession.
Par conséquent, les populations sont durement frappées au plan socio- économique par cette pandémie.
Le Gouvernement est conscient que notre pays vit une période particulièrement difficile. La crise est à la fois sanitaire, sociale et économique.
Ainsi, en complément au plan de riposte sanitaire, le Gouvernement a engagé des consultations avec l’ensemble du secteur privé, les différentes organisations professionnelles et entre le 24 et le 30 mars 2020, j’ai pu organiser plusieurs séances de travail téléphoniques et par visioconférence avec mon Cabinet et le Ministère de l’Economie et des Finances.
Ces consultations ont permis d’élaborer un Plan de Soutien Economique, Social et Humanitaire évalué à 1700 milliards de FCFA, soit environ 5% du PIB.
Ce plan permettra d’atténuer l’impact de la pandémie sur les populations et les acteurs économiques des secteurs formels et informels.
Il permettra également de préparer une reprise rapide des activités à la fin de la pandémie.
Le Plan se décline en trois principaux axes à savoir, (i) les mesures de soutien aux entreprises, (ii) les mesures d’appui à l’économie et (iii) les mesures sociales en faveur des populations.
Au titre des mesures de soutien aux entreprises, à court terme, elles visent à maintenir l’activité économique, à soulager leur trésorerie et à préserver l’emploi.
A cet égard, le Gouvernement prendra les dispositions ci-après :
Au titre des dispositions de préservation de l’outil de production et de l’emploi, les mesures retenues concernent :
Au titre des mesures sociales, le Gouvernement entend :
Le Gouvernement est engagé à mettre en œuvre, de manière diligente et efficace, la riposte sanitaire pour freiner l’impact négatif de la crise sur l’activité économique et favoriser les conditions d’une reprise rapide de l’activité.
C’est pourquoi, je voudrais, à la suite du Président de la République, lancer un appel au civisme, à la discipline et au strict respect des mesures prises par le Gouvernement.
J’exhorte, à nouveau, chacune et chacun de nos concitoyens à mettre en application les mesures de prévention et à adopter les gestes simples qui aideront à réduire la propagation du coronavirus dans notre Pays. Il s’agit :
J’appelle au renforcement de la solidarité nationale et internationale pour accompagner le Gouvernement dans la mise en œuvre des plans de riposte et de soutien économique adoptés.
C’est le lieu de remercier, encore une fois, tous nos partenaires au développement pour leurs contributions financières et techniques ainsi que les acteurs du secteur privé et les personnes morales qui ont fait parler leur cœur.
Je souhaite que beaucoup d’autres leur emboitent le pas car les besoins sont nombreux et urgents.
Je voudrais rendre un hommage aux personnels de santé, aux forces de défense et de sécurité et à tous les agents publics engagés dans la lutte contre cette pandémie.
Aussi, le Président de la République a-t–il décidé de l’octroi d’une prime exceptionnelle à tous ces agents, sur la période de durée de la crise, en guise de reconnaissance de leurs efforts.
Mes chers concitoyens, c’est en étant disciplinés, vigilants et solidaires, qu’ensemble, nous arriverons à bout de cette pandémie.
Je vous remercie de votre aimable attention.